mercredi 24 janvier 2024

grain de poésie !

  Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas. 
Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses.
 
  Aimer, c'est devenir un monde, un monde en soi pour quelqu'un d'autre.   
Rainer Maria Rilke 

 

 

samedi 20 janvier 2024

Vous ne saurez jamais ...

 

Vous ne saurez jamais que votre âme voyage
Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté
Et que rien, ni le temps, d'autres amours, ni l'âge
N'empêcheront jamais que vous ayez été;

Que la beauté du monde a pris votre visage,
Vit de votre douceur, luit de votre clarté,
Et que le lac pensif au fond du paysage
Me redit seulement votre sérénité.

Vous ne saurez jamais que j'emporte votre âme
Comme une lampe d'or qui m'éclaire en marchant;
Qu'un peu de votre voix a passé dans mon chant.

Doux flambeau, vos rayons, doux brasier, votre flamme
M'instruisent des sentiers que vous avez suivis,
Et vous vivez un peu puisque je vous survis.

Marguerite Yourcenar Extrait du recueil "Les charités d'Alcippe"




lundi 15 janvier 2024

Je suis celle !


Je suis celle qui va par le monde égarée
Je suis celle dont la vie n'a pas de nord
Je suis la soeur du rêve, de ce sort
Je suis la crucifiée ... la douloureuse

Ombre de brume légère et dissipée 
Et que le destin amer, triste et fort
Pousse brutalement vers la mort!
Âme en deuil toujours incomprise.


Je suis celle qui passe et que personne ne voit...
Je suis celle que l'on dit triste sans l'être...
Je suis celle qui pleure sans savoir pourquoi...

Je suis peut-être la vision que quelqu'un a rêvée
Quelqu'un qui est venu au monde pour me voir
Et qui jamais dans la vie ne m'a rencontrée.

Florbela Espanca




mardi 2 janvier 2024

Je ne suis plus d'ici ...

J'écrivais pour me maintenir en vie, pour ne pas chuter. 
J'écrivais parce que c'était la seule manière que j'avais trouvée d'habiter le monde.

 






Je n'étais plus d'ici.
Et puisqu'il semblait acquis que je ne serais jamais non plus d'ailleurs, j'étais désormais condamné à errer au milieu de nulle part.


Olivier Adam "les lisiéres "




 

jeudi 28 décembre 2023

mode d’expression l'émotion ... !




Tout en tendresse
Eclatant de génie 
Désespoir portant l'espoir

Nulle part et ici pourtant 
Oscillant entre ombre et lumière 
Malmené, maltraité, mystérieux
Artiste des sentiments  
Déploie ses ailes pour mieux s'envoler plus haut, encore plus haut. 



Issu du Street art, Ted Nomad développe depuis 2001 la technique du pochoir. Sa peinture est instinctive jetée, comme une nécessité, une urgence. Il puise son inspiration dans l'être humain, ses émotions, dans ses figures anonymes ou célèbres, ses rencontres. Une inspiration puisée dans l'actualité ou le quotidien de tous. Dans une recherche de précision constante il affine, peaufine ses pochoirs. Les peintures de Ted Nomad sont réalisées à la bombe aérosol et quand bien même de nombreuses heures de travail sont nécessaires, chaque pochoir découpé dans le papier est destiné à vivre qu'une seule fois.




cliquez ci-dessous ►



 

J'ai découvert Ted Nomad lors  d'une visite à Street art city qui se trouve dans la commune de Lurcy- Lévisen dehors de l'émerveillement d'un tel lieu et du talent de tous les artistes , j'ai reçu un grand coup au coeur devant les oeuvres de Ted Nomad et une immense émotion en découvrant la cellule 24 " Catharsis "  

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Je vous dédie ce post Ted ,merci pour votre talent  






mercredi 27 décembre 2023

Piensa en mi ...


Pars, puisque la gloire t'appelle !
Mais lorsque tu t'enivres d'elle
Oh ! du moins souviens toi de moi
Quand la louange autour de toi 
Se répand douce à ton oreille
Ah ! que mon image s'éveille
Dans ton cœur, souviens toi de moi

D'autres femmes te seront chères
D'autres bras pourront t'enlacer
Et tous les biens que tu préfères 
Sur tes pas viendront se presser
Mais si celles que ton cœur aime 
Sont heureuses auprès de toi 
En goûtant le bonheur suprême 
 Oh ! toujours souviens toi de moi
 
 La nuit quand ta vue est charmée
Par ton étoile bien aimée
Alors, oh !  souviens toi de moi
Pense qu'elle brilla sur toi
Un soir où nous étions ensemble
Et quand sur ton front elle tremble
Oh ! toujours souviens toi de moi
 
Lorsque dans l'été tu reposes 
Tes yeux sur les mourantes roses 
Que nous aimions tant autre fois 
Lorsque leur parfum t'environne
Songe à cette heure où sous mes doigts
Je t'en formais une couronne 
Puis les effeuillais avec toi
Et toujours souviens toi de moi
 
Puis quand le vent du nord résonne 
Et que les feuilles de l'automne 
Glissent éparses près de toi 
Alors, oh !  souviens toi de moi  
Lorsque tu contemples dans l'âtre
La flamme ondoyante et bleuâtre 
Oh ! toujours souviens toi de moi
 
Si des chants de mélancolie 
Tout à coup viennent te frapper 
Si tu sens ton âme amollie
Dans une larme s'échapper 
Si ton souvenir te murmure
L'harmonie enivrante et pure
Que j'entendais auprès de toi 
Oh ! pleure, et souviens toi de moi 
 
 
Louise Colet "souviens toi de moi "
 
 
 
 
 

lundi 25 décembre 2023

La certitude ...

 

De tout, il resta trois choses :
La certitude que tout était en train de commencer,
la certitude qu’il fallait continuer,
la certitude que cela serait interrompu avant que d’être terminé.
Faire de l’interruption, un nouveau chemin,
faire de la chute, un pas de danse,
faire de la peur, un escalier,
du rêve, un pont,
de la recherche…
une rencontre.

Fernando Sabino " de tout, il resta trois choses "

 

 

 

vendredi 6 janvier 2023

Au rythme du temps !

 

D'instant en instant
Germe le temps qui me tisse
File le temps qui me traque
S'écourte le temps qui me fuit

 

D'instant en instant

Captif du temps qui s'élance

Je navigue

Sur les jeux du songe

Sur le flux du présent

Sur l'élan de l'âme

Sur les remous du cœur

D'instant en instant

Au rythme du temps qui nous modèle

Nos ombres se démènent

Sur la toile de vie.

Andrée Chedid " d'instant en instant "

 



mardi 15 mars 2022

sous la lune, ô l’Amour !

 

Mirage de la mer sous la lune, ô l’Amour !
Toi qui déçois, toi qui parais pour disparaître
Et pour mentir et pour mourir et pour renaître,
Toi qui crains le regard juste et sage du jour !

 

Toi qu’on nourrit de songe et de mélancolie,
Inexplicable autant que le souffle du vent
Et toujours inégal, injuste trop souvent,
Je te crains à l’égal de ta sœur la folie !

Je te crains, je te hais et pourtant tu m’attires
Puisque aussi le fatal est proche du divin.
Voici qu’il m’est donné de te connaître enfin,
Et je mourrais pour l’un de tes moindres sourires ! 

 Renée Vivien " Amour "

oeuvres de Guy Denning 



samedi 26 février 2022

Et que mes rêves ne soient finis !
























Je te vois t'accrocher aux rêves
Triste et dur sera ton réveil 
car poursuivant de faux soleils
en eux se desséchera ta sève   

En toi tu sais vivre par coeur 
à force d'imagination
Tristes et dures seront les heures 
te ramenant à la raison 










Tu vas, t'inventant des images 
inversant les réalités
Triste et dur sera le voyage
qui vient parfois te réveiller 

Eh bien, qu'il me soit triste et dur
Encor j'en veux payer le prix
Et que mes rêves ne soient finis !
Par delà mes réveils, qu'ils durent !

Esther Granek " rêves "


mercredi 25 août 2021

la folie magique ...


 




 









 

 
 
 
Tu ne peux pas aimer une femme, un homme, sans les avoir d'abord inventés, tu ne peux pas aimer l'autre sans l'avoir d'abord inventé, imaginé, parce qu'une belle histoire d'amour, ce sont d'abord deux êtres qui s'inventent, ce qui rend la part de réalité acceptable



S'il est une part humaine qui ne peut pas se passer d'imaginaire, c'est notre part d'amour.
 

 Romain Gary " La nuit sera calme " 


samedi 5 juin 2021

Le fado porte en lui un mystère...

et une magie tout entiers contenus dans son nom même...

                                   
Dizem ?  On le dit ?
Esquecem.  On l'oublie.
Nao dizem ?  Ne le dit ?
Disseram. L'aurait dit.
Fazem ?   On le fait ?
Fatal.   C'est fatal.
Nao fazem ?   Ne le fait ? 
Igual.   C'est égal.


















Por quê ..Pourquoi donc
Esperar ? Espérer ?
Tudo é  ..Car tout n'est
Sonhar .. que rêver.







 Fernando Pessoa "dizem/on le dit"













samedi 15 mai 2021

Contre toute attente ...



Au bord de l'étang de l'incertitude
en espérant que le rêve éclose
la respiration berce l’attente 
manège d’un mouvement perpétuel 
barbare  
bal musette rythmé par l’instant présent 
seule réalité permettant de poursuivre 
jusqu’aux demains ivres d’illusions 
jusqu’au crépuscule de l’impatience 
réitérant le carrousel sempiternel 
mouvement en devenir 
mécanique logique d’un arrêt inexistant 
horloge de l’humanité.

Sybille Rembard " En attendant "

mardi 22 septembre 2020

Oser enfreindre les traditions ...





« Il y a des traditions, des religions, qui vous marquent dans votre propre chair et qui saignent votre enfance. 
Ce fardeau que l’héritage de vos ancêtres, de vos parents, vous impose, vous habite comme s’il était dans vos gènes.


Vous en débarrasser demande un effort incommensurable. Non seulement vous devez vous débarrasser de cette enveloppe invisible contaminée par tant de « certitudes et de vérités » qui vous semblent fausses et étrangères; mais aussi lutter pour vous extirper de l’instinct grégaire. 
Agir ainsi est l’injure ultime, la pire trahison à la communauté à laquelle vous êtes condamnés à appartenir. Cette communauté qui s’arroge le droit de fabriquer votre identité. »

Abel Aboualiten